Benzema, très à l'aise contre les siens |
Le
9ème en C1. Le 9ème que je regarde aussi. C’est dire que
ces deux là n’ont pas cessé de s’entretuer depuis que j’ai découvert la Champions , il y a de
cela une petite douzaine d’années. Les médias de tout genre vous ont sûrement
gavé par l’historique des péripéties du ‘je t’aime moi non plus’ des Madrilènes
et Lyonnais. Nous n’allons donc pas parler de ça.
Rémi
Garde aurait donc été l’entraîneur lyonnais qui aurait fait le moins mal à
Madrid. C’est vrai qu’avec ses airs innocents, on l’imagine mal tenir tête à
Mourinho. Claude Puel n’avait pas non plus le regard de Capello, mais son
accent lui permettait de forcer suffisamment de respect. Suffisamment certes
pour envoyer Pelligrini aux enfers le temps d’un double remplacement à la
mi-temps. Contre Mourinho, il fallait plus. Largement.
Jean
Michel Aulas débarquait donc pour la première fois à Madrid avec une optique de
limitation de dégâts. Il paraît loin le temps où le président lyonnais
bâtissait son capital confiance à coup de talonnade de Carew sur Cannavaro,
coups francs flottants de Juninho et plus récemment des tirs gentiment violents
du petit Pjanic. Madrid avait pu, le temps d’une soirée bernabèsque, envoyer
aux oubliettes à la fois ses déboires et les gloires gauloises.
8
mois plus tard, le Mou reconduit le même 11 de départ, à l’exception près de
Carvalho. Benzema est donc en pointe, malgré sa convalescence et les 6 pions
enfilés par Higuain entre temps. Est-il donc resté titulaire indiscutable, ou
bien Mourinho a-t-il jugé qu’il n’y a pas mieux que l’ex-gone pour crucifier
ces anciens partenaires ? Benzema reste en tout cas sur une série de 2
buts sur les 2 dernières rencontres face à l’OL, alors qu’Higuain n’a sûrement
pas totalement digéré son invraisemblable raté face à Lloris il y a 2 ans.
20
minutes chrono. C’est Benzema justement qui met fin prématurément aux
éventuelles illusions lyonnaises. Corner, déviation de Ronaldo qui semble viser
40 passes décisives cette année, histoire de rythmer le cours de ces jours par
un nouveau défi, et surtout de taire quelques mauvaises langues. Le 11 de Garde
avait pourtant bien tenu le choc avant le but, certes diminué par les absences
de Lisandro, les petites pépites Gonalons et Grenier, et bien entendu par le
départ de Miralem Pjanic. Mais l’OL pouvait – à priori – compter sur le
ressuscité Gourcuff, et surtout sur un double rideau défensif bien compact.
Face
à une telle solidité derrière, Madrid a du mal. Il est connu de tous que
perforer un bloc en place n’est pas le point fort des madrilènes, même avec les
feux follets Ronaldo et Di Maria devant.
Après le corner, il a fallu un autre coup de pied arrêté pour embêter
sérieusement le bel Hugo. Coup franc rapidement joué vers Benzema qui – pour
une fois - ne se pose pas mille questions. Ce ne fût pas du goût de l’arbitre
turc de la rencontre : But refusé assorti d’une biscotte à un Alonso qui
ne comprend pas.
Première réalisation de Khedira pour le Real |
2ème
mi temps. Back to the basics. Pousser
les Lyonnais à oser. Dévorer les espaces à coup de courses du tandem Ronaldo-Di
Maria et des services long courrier de Xabi Alonso. Justement, il a suffit
d’une de ces ouvertures lumineuses du basque pour déstabiliser la révélation
Koné. Réception propre de Karim qui a vite aperçu Sami. Maghreb United au
Bernabeù. Khedira a concrétisé son sursaut d’orgueil lors de cette rencontre,
lui qui voit Lassana venir et qui n’est surtout pas sûr de son destin quand
Sahin refoulera les herbes espagnoles.
La
suite est nettement plus facile pour les madrilènes, et donc plus pénible au Gones.
Complètement assommés par ce deuxième but, ils se verront « trahir »
par leur atout majeur Lloris, qui n’a pu éviter de dévier le tir excentré
d’Özil dans ses propres filets. Sergio Ramos ferme la boutique sur un
enchaînement tout en force, histoire de porter le record à 4-0.
Aulas,
pas peu fier de sa « start-up », sent le cuir des sièges du Santiago
Bernabeù de moins en moins accueillant. A ce rythme, même celui de Gerland ne
le sera plus quand Ronaldo & Co viendront chercher leur premier succès en
terre gauloise. Fin de la jolie petite histoire ?