28.3.12

A propos du quart de la C1..

Mine de rien, le quart de finale contre l’APOEL hier n’est que le deuxième depuis 8 ans ! Le deuxième que j’ai pu voir en ma qualité d’inconditionnel madridista après 8 longues années de diverses mésaventures.

Il ne m’a pas fallu énormément de temps pour me rappeler du dernier quart de finale disputé par Madrid avant que les monégasques ne lancent la funeste série de déboires. C’était en 2003. Match aller au Bernabeù.

Figo enroule un sublime centre-tir dans la lucarne d’un Barthez désabusé. Quelques jours plus tard, le rendez-vous était donné à Old Trafford pour ce qui sera vraisemblablement l’un des plus beaux matchs de l’histoire de la C1.

J’étais à la 9ème, année du brevet. Aussitôt libéré d’un insipide cours d’arabe en fin de journée, je prends le vélo et je mets au ban le code de la route. Quelques virages plus tard, j’ai à peine le temps d’entrevoir la bagnole qui va me renverser. Heureusement, le monsieur ne roulait pas très vite, c’était plutôt moi qui pédalait comme un dingue. Résultat des courses, une roue déformée, un guidon ayant perdu le nord et des jambes quelque peu ensanglantées. Le pauvre automobiliste et les badauds commencent à peine à constater les dégâts que je reprends ce qui reste du vélo dans l’espoir d’arriver à la maison avant l’heure sacrée de 18h45. Un petit quart d’heure plus tard, j’arrive à la maison et tente aussi bien que mal de dissimuler les indices. Ce ne fût finalement pas compliqué avec un père déjà vissé devant l’écran.

Douce et éternelle musique de la Champions, provoquant chair de poule et lançant les hostilités. Et puis ce fût bien le match historique que tous attendaient. Un insuffisant 4-3 pour Manchester mais avec surtout un triplé de Ronaldo tout droit rentré dans la légende du foot.  Depuis le temps, une longue traversée de désert pendant laquelle le 8ème de finale de la Ligue des Champions est devenu un cauchemar. Entre Louis II et Gerland, en passant par Anfield, l’Olimpico ou encore le défunt Highbury, les rois de l’Europe sont devenus la risée du monde du football. Il a fallu que ce bon diable de Mourinho puisse forcer le maudit destin pour réduire en cendres les vieux complexes de la maison blanche. Les mauvaises langues diront qu’en deux ans, Madrid a eu affaire à Lyon, Tottenham, CSKA et finalement le vaillant APOEL. Mais seuls ces gens qui ont enduré ces douloureuses soirées de mi-semaine (à maintes reprises face à ce même Lyon) peuvent apprécier à sa juste valeur la transition opérée par le Mou.

Quant au vélo, la version officielle racontait que je l’avais trouvé bousillé à la sortie des classes. Une version remise en question quelques mois plus tard. Au moment où je faisais la queue avec le père dans une agence de banque, le gentil automobiliste, vieille connaissance du pater, a fini par me reconnaître, confortant du coup mon statut de menteur récidiviste. Rien ne dit que ça a changé depuis.