14.12.11

Pensées clasicoïennes..


Ça n'aura pas suffi...

Elle est encore dure à avaler la pilule de samedi soir. Cela fait 6 pilules en une année et quelques unes aussi depuis 2008. Je trouve tout de même que cette dernière est assez « comestible ». Une année après le cinglant 5-0 au Nou Camp, beaucoup de choses ont changé.

Le 29 Novembre 2010 à 22h, un monde astral, des galaxies séparaient les madrilènes de leurs ennemis préférés. Mourinho prenait en main l’équipe, les victoires s’enchaînent jusqu’à cette nuit pluvieuse où Madrid est tombé de très haut. Résultat sec, humiliant, terrassant.

Les merengués se sont relevés tant bien que mal, balbutiant lors des premières rencontres face à Valence et Séville, avant de reprendre une vitesse de croisière qui les a mené au fameux quadri-classico.
Si, malgré la victoire en finale du coupe du Roi, le beau monde du foot a jeté tout son dévolu sur la façon par laquelle Mourinho a abordé les quatre rencontres, ceux là même n’ont rien trouvé à redire quand, quelques mois plus tard, le Real a pressé haut, marqué et enrayé la musique catalane.  Le temps de deux rencontres, Madrid a montré qu’elle n’est pas qu’une bande de brutes, n’en déplaise à ceux qui ont préféré se focaliser sur le tacle de Marcelo et le doigt de Mourinho.

Comme tous savent, les blancos sont encore plus forts cette année. Une progression permanente concoctée par quelques ingrédients de base : La stabilité, tant pour le staff technique que pour l’effectif, a permis d’ajouter un bon complément de cohésion à ce groupe déjà soudé par l’épreuve des 18 jours d’avril dernier. Avant ce match, Madrid avait virtuellement 6 longueurs d’avance sur le Barça : Ecart inédit. Mais on ne peut pas se laisser leurrer par cette différence de points. La vraie différence se décide largement pendant les confrontations directes, et non pas dans un championnat de pauvres où Levante, pourtant vaillant 4ème, touche 12 fois moins de droits TV que les deux protagonistes du classico.

22 secondes après le coup d’envoi, Benzema met son équipe en tête. Le peuple madridista exulte. En continuité à la double confrontation d’août, les joueurs sont chauffés à blanc, et ces courageuses courses dans la zone des barcelonais nous font plaisir. Voir Di Maria aller intimider Valdés et Piqué dès la première seconde jusqu’à sa sortie du terrain ne peut que procurer du bonheur après le scénario des dernières rencontres. L’euphorie passée, l’attente est tournée vers le camp des culés. On attend la première réaction, le fameux sursaut d’orgueil. Les premières passes sont hésitantes, Messi ne s’infiltre pas. En face, au lieu d’enfoncer le clou, les madrilènes paraissent autant choqués par le but que leurs adversaires. A force d’attaques avortées sur passes ratées ou fautes de débutants, il était écrit que la confiance devrait vite passer entre les mains de Guardiola. C’est Cristiano, en ratant invraisemblablement une offrande de Benzema, qui s’occupe de donner généreusement le témoin à Messi. Coup sur coup, ce dernier lance Alexis Sanchez qui s’occupera de crucifier le San Iker. Comme Mourinho l’a si bien signalé en conférence de presse, on a l’impression que le Real a encaissé des dizaines de buts comme celui-là contre Barcelone. Les habitudes semblent reprendre petit à petit, mais mine de rien, les joueurs n’ont pas abdiqué. La seule différence qu’il y avait c’est ce supplément de confiance qu’ont les catalans face à Madrid depuis l’avènement de Guardiola. Je trouve qu’il s’agit de l’unique différence entre les deux équipes, mais qui sur un tel match, peut creuser d’énormes fossés.

Un Iniesta excentré pour un Coentrão déboussolé
A la reprise, Barcelone essaie de construire le jeu qu’elle chérit. En face, même en cumulant les maladresses, le fossé a tardé à se creuser. Lassana Diarra a continué à stopper brillamment les courses de Messi et Ramos confirme le statut de stoppeur qu’il s’est forgé depuis la blessure de Carvalho. Ces quelques prouesses ne peuvent masquer les (non)performances calamiteuses de Ronaldo, canalisant à lui seul une bonne part du complexe blaugrana, mais surtout celles de Coentrão. Le faux blond, gaucher, a été placé sur la droite. Il s’est fait donc sans surprise littéralement chiffonné par un fantastique Iniesta. C’est justement sur une de ses douces courses qu’il lance Alvès qui lui régale Fabrégas d’un centre bien travaillé.  3-1. Quelques secondes auparavant, Cristiano manquait de la tête d’égaliser le 2ème but de Xavi. Décidemment en disgrâce, il continuera à s’enfoncer même avec l’assistance du rentrant Kakà.

Cette défaite, aussi exaspérante soit-elle, ne doit pas être un motif de désespoir de la cause du Real Madrid. Cette équipe est une des plus fortes d’Europe, et sans exagération, il s’agit de l’équipe la plus solide, la plus compacte que Madrid a eue depuis une bonne dizaine d’années. La Maison Blanche a cependant un problème de taille : elle doit disputer la suprématie à une équipe devant laquelle toute l’Europe s’incline, dans tous les sens du terme. Le football se joue d’abord dans les têtes, et là, Barcelone puise sa force des 2-6 et 5-0. Au soir du samedi, j’ai eu la conviction que cette défaite était très différente de toutes les autres, que Madrid est bel et bien entrain de remonter cette pente psychologique. Je trouve aussi que Mourinho est jusqu’au bout cohérent dans sa démarche. Comme je l’avais obstinément pensé durant ces derniers mois, le style de jeu adopté pendant les matchs d’avril n’avait pour but que de gagner des points dans cette dure bataille contre un complexe attisé au soir du lundi 29 novembre dernier. L’ultra-conservatisme n’avait pas pour but de pervertir l’identité madrilène comme se sont évertués de constater les fans barcelonais et autres footeux nés de la dernière pluie.  Sans aveuglement, je réitère allégeance à Mourinho. Et même si les amis catalans vont se marrer, je dis: rendez-vous la prochaine fois !

7.11.11

J’ai regardé… Madrid-Villareal !

Jouissif ce Madrid ! C’est certainement subjectif mais sûrement pas tout faux. Les merengués ont livré hier soir de jolis, solides et efficaces partitions tout au long de la rencontre. L’adversaire du jour n’était pourtant pas des moindres, Villareal étant le club le plus régulier parmi les prétendants à la fameuse 3ème place de la Liga, parvenant même à s’immiscer à la deuxième marche du podium en 2008 devant un Barça en fin de cycle.

Un peu à l’accoutumée, les banlieusards valenciens avaient composté leur ticket pour la Champions League en fin de saison 2010-2011, tout en gardant les pièces maîtresses qui ont fait les beaux jours – et les belles soirées – du Madrigal pendant les 2 dernières saisons. Les cadres ont donc rempilé, à l’exception de Cazorla qui a répondu aux sirènes qataries venant de l’Andalousie. Ainsi Rossi, Nilmar, Cani et Valero revêtiront du jaune, rejoints par le prometteur De Guzman et le solide Zapata. 

Et pourtant. A l’incompréhension générale, les levantins réalisent leur pire début de campagne depuis des lustres. Sur le front de l’Europe, les poulains de Garrido ont hérité de la poule la plus relevée du continent. A mi-parcours, une défaite à domicile contre le Bayern, assortie de deux déconvenues face à Manchester City et Napoli. Les rencontres domestiques ne furent pas de meilleures copies, à l’instar de cette coulée magistrale contre Levante. 0-3 !


La sainte touche!
Cette visite au Bernabeù ne se profile donc pas au meilleur moment. Surtout avec des blancos tournant à plein régime. Mourinho insiste sur l’alternance entre Benzema et Higuain, tout en maintenant Kakà dans l’entrejeu. Dès les premières secondes de la rencontre, le ton est donné : un pressing étouffant au bord de la surface levantine, devant une équipe pourtant reconnue pour ses capacités de relance. Ni Borja Valero, ni Cani ne parviennent à arracher le gonfle à des merengués au bleu de chauffe. Mieux encore, la concrétisation ne tarde pas. Di Maria distille une exquise passe aérienne à un Benzema à la limite de l’hors jeu. Lob sur un Diego Lopez livré à lui-même, et par la même occasion 3ème passe décisive en 2 matchs pour le virevoltant argentin. Passage à la vitesse supérieure. En 13 minutes, les madrilènes tirent 7 fois au but, dont le plus beau finira dans les filets du pauvre Lopez : un paradisiaque enroulé du gauche de  Kakà qui marque – s’il en est encore besoin – le supplément de classe dont dispose le natif de Sao Paulo.

En alternance avec Higuain, Benzema n'a pas raté sa chance
Poussés par un Garrido au bord de la crise des nerfs, Borja et compagnie se souviennent peu à peu de leur football. De Guzman et Cani parviennent à placer des courses timides, jusqu’au moment où ils obtiennent un premier corner. Au lieu de relancer les espoirs des jaunes, ce corner donnera l’occasion aux Madrilènes d’exhiber un de leurs atouts majeurs : les contres meurtriers.  En quatre touches, Kakà décale Marcelo qui trouve Benzema au centre. Blocage parfait, Karim lance en profondeur un Di Maria qui n’a nul souci de parcourir le large du terrain en quelques secondes. La gauche flippante d’Angel ne peut que trouver mouche, et ainsi soit-il.

En 30 minutes, le Real a assommé un adversaire qui avait ses habitudes de troubles fêtes au Bernabeù. Vraisemblablement engueulés par un Mourinho qui ne fût pas satisfait du relâchement contre Malaga, les offensives castillanes n’ont pas baissé d’un cran cette fois. Relativement absent des festivités, Ronaldo s’est heurté à un Zapata égal à lui-même et à son niveau d’Udinese. Il est à noter également qu’il y a un joueur qui opère doucement une mutation aussi réussie que prévue : Ramos a ainsi profité de l’absence de Carvalho pour rassurer toute la sphère madrilène au propos de la défense centrale et du coup, du niveau de futur capitaine à vie du Real.

Sur le banc, personne n’est sûr du sort de Garrido. A l’opposé, Mourinho semble mener sûrement la barque de Florentino vers les contrées que tout madridista souhaite. Bon vent !   

   

J'ai regardé.. Man U-Man City


48 heures plus tard, je n’arrive toujours pas à croire que le derby mancunien a pu avoir une telle issue. Jusque là, le plus beau derby de Manchester, je l’avais vu sous la couette le 20 septembre 2009. Owen avait marqué de son empreinte un 4-3 historique. Qu’ils soient beaux, intenses ou ennuyeux, ces clashs finissaient sur les mêmes images : celles des Citizens dépités de voir des rouges arrivant toujours à prendre les devants, donnant ainsi l’impression qu’ils ont définitivement une classe au dessus.

Dernier exemple en date : la dernière édition de la Charity Shield. Manchester City menait à deux longueurs à la mi-temps. En face, Sir Alex alignait un De Gea toujours fébrile, le tout jeune Cleverley et un Welbeck qu’on dit enfin aguerri. Au sifflet final, c’est pourtant Vidic qui brandit la coupe. Sur le dernier contre de la partie, Nani a profité d’une bourde de Kompany pour asséner le coup de massue fatal à une City qui s’était vite fait rejoindre au score. Fergie est juste satisfait, Nani se marre. On réagit comme après un come-back face à un audacieux Norwich. Ils n’imaginaient pas ce qui les attendait.

Avant le coup d’envoi de ce 170ème derby, c’est Manchester City qui est en tête, à deux longueurs d’avance de leur adversaire du jour. Malgré le début de championnat tonitruant des Sky Blues, c’est bien vers les Red Devils que sont dirigés projecteurs et concerts de louanges. Une nouvelle génération qui émerge, un déconcertant 3-0 contre Tottenham, un 3-1 solide face à un Chelsea plus joueur que jamais, et surtout le séisme de magnitude 8 face aux mignons baby gunners. L’épicentre est toujours le même : Old Trafford, le même sur lequel se jouera le premier derby de la saison, et tant mieux. 

Mancini ne déroge pas à ses habitudes ‘conservatives’, alignant pour ce match une équipe nettement moins fringante que celle qui s’était baladée au White Hart Lane quelques semaines plus tôt. Nasri et Dzeko sur le banc, ce seront Touré, Milner et Barry qui s’occuperont de museler l’entrejeu. Devant, Agüero est associé – un peu à la surprise générale -  à Balotelli. Du côté de United, les pions s’entre-changent sans que cela se fasse ressentir.

C'est mignon!
Le début des hostilités est conforme aux attentes : des Citizens bien cantonnés derrière, regardant le duo Fletcher-Anderson s’amuser à poser le jeu. Passées les premières sirènes, Silva et Milner tentent une incursion qui semblait plutôt laborieuse. Faux semblant. Le génie espagnol commence une action conclue par un limpide plat du pied de Balotelli. Le controversé italien, exceptionnellement sobre, brandit le message « Why always me ? ». Traînant derrière lui une image d’incurable bad-boy, il était encore moqué la veille du match pour avoir provoqué un incendie dans son propre domicile. Comme un symbole, Super Mario a montré qu’il était aussi capable de mettre le feu dans celui des voisins. Et pas n’importe lesquels.

Les Red Devils ne sont pas assommés pour autant. Des buts contre le cours du jeu, ils en ont déjà encaissé par le passé sans que cela puisse empêcher d’heureux aboutissements. La première période s’achève sur une aussi cinglante qu’inutile possession de balle : 68% et pas la moindre occasion franche.  Au retour des vestiaires, Ferguson ne change rien à un dispositif qu’il juge capable de revenir au score. Une donne qui va tout de suite changer, entraînant derrière ce qui va être le pire souvenir de la vie de tout supporter mancunien. Johnny Evans est le dernier défenseur lorsqu’il accroche Balotelli à l’approche de la surface. Sanction suprême. A knock on the Hell’s door.

Doucement, la tendance est inversée. Ce sont plutôt les Reds qui courent derrière le gonfle. La surface mancunienne est largement plus prenable. Milner distille un centre appuyé à Balotelli qui ne s’est pas fait prier. 0-2 au score et 67% de possession pour les Citizens. Etourdissante deuxième période.

Tout simplement!
Sir Alex réagit comme il peut avec les rentrées de Phil Jones et Chicharito, sans que cela puisse débrayer la machine en face. Telle une boule de neige dans une pente à 45%, Mancini et ses protégés exorcisaient leurs démons, leurs humiliantes défaites, leur réputation d’éternels losers de la ville, et surtout l’arrogance d’un Man U qui se pensait imprenable. La frappe enroulée de Fletcher est bien belle, elle reste toutefois anecdotique face au démarquage d’Agüero, au doublé servi sang-froid de Dzeko, mais surtout face à ce virtuose qu’est Silva. 1-6. Choc thermique ? Choc frontal ? Inqualifiable choc que ce fût celui de voir Old Trafford vide au moment des derniers poignards. Inqualifiable aussi celui d’assister à une si brutale destitution du trône de Manchester.  Comment envisager un passage de témoin alors que Manchester était jusque là acclamée comme meilleur cru du Royaume ? Réponse définitive, le 28/04/2012 à l’Etihad Stadium. Can’t wait ! 

J'ai regardé.. Malaga-Madrid!



16 Mai 2010. Dernière journée du championnat d’Espagne. Il a encore fallu faire le tour des cafés pour espérer trouver un point de chute pour un madridista souhaitant regarder le match de son équipe, alors que simultanément le Barça s’apprêtait à fêter son 20ème titre au Camp Nou.  Madrid devait espérer une (trop) improbable chute des catalans face à Valladolid alors qu’en face, Malaga jouait le maintien. Devant une Rosalleda anxieuse, Van der Vaart et Ronaldo jouaient tels des joueurs profondément déprimés peuvent le faire. Fade match nul. Puyol soulève une énième coupe et Fernando Sanz, ex-joueur de Madrid et jeune président de l’équipe andalouse, chiale de bonheur dans les bras de Florentino Perez. 

Fernando Sanz, dans ses dernières heures
Quelques mois plus tard. Le jeune Sanz doit céder les clés de la boutique aux Qataris. L’une des équipes les plus « sympathiques » de la Liga devrait donc se muer en un virulent taureau. Les cheikhs, qui ne sont pas venus en Espagne pour se disputer les miettes laissées par les deux ogres, ont progressivement bâti une équipe qui a de la gueule : Cazorla, Joaquin, Baptista, Van Nistelrooy, Demichelis, Mathijsen, Toulalan mais aussi un certain Rodallega.  Pour mener ce beau monde, les gentils marchands de sable ont embauché un Pelligrini certainement revanchard depuis son évincement express du bord de la maison blanche.

Sur la lignée de la saison dernière, Les joueurs de Malaga ont montré qu’ils étaient capables du meilleur comme du pire (4 victoires, 1 nul et une large défaite 3-0 contre l’équipe surprise Levante). Le match de Madrid constitue alors un tournant stratégique pour les instances dirigeantes andalouses, qui mesureraient ainsi leur avancement par rapport à leurs « vrais » vis-à-vis.

Pelligrini ne pouvait pas aligner son meilleur onze pour cette rencontre, avec l’indisponibilité de Baptista et Van Nistelrooy. En face, Mourinho semble en phase de changer de stratégie pour cette deuxième saison sur le banc madrilène : alors qu’il comptait sur un 11 inamovible la saison dernière, le plus spécial des gueshs se permet cette année de changer sensiblement de dispositif d’un match à l’autre. Higuain et Benzema se partagent les minutes en pointe de l’attaque, et ce au moment où Kakà est venu s’immiscer entre Di Maria et Özil, permettant au Real de changer de visage en l’espace d’un changement : De la perforation et du pressing haut avec Angel, de la clairvoyance chez Mesüt et puis viennent s’ajouter les accélérations divines du revenant Ricardo.

Le match commence avec un pressing assez haut des andalous. Et comme chacun le sait, une équipe joueuse, c’est du pain béni pour ce Madrid. Pelligrini ne sait en tout cas jouer autrement, et voit donc ces anciens protégés dévorer les espaces laissés par Toulalan et compagnie. L’ex-lyonnais n’a pas pu faire mieux que ses anciens coéquipiers en milieu de semaine. Il semble dépassé par les évènements et manque de peu de provoquer un penalty sur un petit contact avec Ronaldo. Quelques secondes plus tard, Khedira est sensiblement en retard en stoppant la pénétration en surface de Joaquin. L’arbitre n’y voit également qu’une piètre simulation. Il aurait suffit de cette docile alerte pour lancer définitivement la machine infernale des merengues.

Ronaldo renoue avec les filets
Enormément d’espace pour ce Madrid qui s’était « heurté » à une défense plutôt compacte en début du match du mercredi. Ronaldo et Di Maria s’en frottent les mains. Ce dernier distille une merveille de passe à Higuain qui prenait de vitesse une défense hésitante. 1-0. Les merengués jouent très haut, à l’image de Khedira qui confirme les velléités offensives qu’il avait montrées contre Lyon. Kakà joue à la perfection son rôle de métronome dans l’entrejeu. Il était justement à l’origine de l’action menant au 2ème but : sublime passe aérienne à la direction de Di Maria, qui réplique par un centre suffisamment dosé pour trouver un Ronaldo démarqué. Cristiano, qui s’était démarqué ces dernières semaines par un altruisme remarquable, revient à ses premiers amours. Doux crochets. Demichelis dans le vent. Ballon croisé vers les petits filets gauches. La suite est connue de tous. Ronaldo avait inscrit son plus rapide hat-trick (en 10 minutes) l’année dernière au Sanchez Pizjuan. Il lui aura fallu un petit quart d’heure pour finir d’assommer les poulains de Pelligrini. Un spectaculaire kung-fu-goal a donc permis au portugais de rejoindre Messi en tête des buteurs de la Liga.

Le clan lusophone dans ses oeuvres
Le match est largement plié. En deuxième mi-temps, les madrilènes veulent nous faire croire – peut-être aussi à leur entraîneur – qu’ils sont toujours aussi concentrés sur leur sujet. Malaga commence son bonhomme de match avec 1 heure de retard. Jolis enchaînements tout en vitesse, débordements de Cazorla, Joaquin qui trouve la barre transversale sur coup franc, Seba qui voit son tir s’écraser sur le poteau droit de Casillas… Mourinho est fou de rage. Il sait toutefois que si ses joueurs n’avait pas tué le match,  le scénario de Levante aurait été largement envisageable.

La soirée tourne à la perfection quand, deux heures plus tard, Messi rate (oui !) un pénalty à la 94ème minute face à un Varas héroïque. Séville avait cumulé jusque là une série noire au Camp Nou, mais le bunker mis en place par Marcelino s’est avéré infranchissable malgré les 77% (ordinaires) de possession chez les catalans. Madrid est devant. Avec 18 points sur 24 possibles, on se permet de juger « poussifs » les débuts des culés. En pôle position, ni l’un ni l’autre, c’est plutôt Levante qui a pris d’assaut un Madrigal qui ne reconnaît plus son sous-marin. Mais ça, c’est une autre histoire…      

23.10.11

J'ai regardé.. Madrid-OL!


Benzema, très à l'aise contre les siens
Le 9ème en C1. Le 9ème que je regarde aussi. C’est dire que ces deux là n’ont pas cessé de s’entretuer depuis que j’ai découvert la Champions, il y a de cela une petite douzaine d’années. Les médias de tout genre vous ont sûrement gavé par l’historique des péripéties du ‘je t’aime moi non plus’ des Madrilènes et Lyonnais. Nous n’allons donc pas parler de ça.

Rémi Garde aurait donc été l’entraîneur lyonnais qui aurait fait le moins mal à Madrid. C’est vrai qu’avec ses airs innocents, on l’imagine mal tenir tête à Mourinho. Claude Puel n’avait pas non plus le regard de Capello, mais son accent lui permettait de forcer suffisamment de respect. Suffisamment certes pour envoyer Pelligrini aux enfers le temps d’un double remplacement à la mi-temps. Contre Mourinho, il fallait plus. Largement.

Jean Michel Aulas débarquait donc pour la première fois à Madrid avec une optique de limitation de dégâts. Il paraît loin le temps où le président lyonnais bâtissait son capital confiance à coup de talonnade de Carew sur Cannavaro, coups francs flottants de Juninho et plus récemment des tirs gentiment violents du petit Pjanic. Madrid avait pu, le temps d’une soirée bernabèsque, envoyer aux oubliettes à la fois ses déboires et les gloires gauloises.

8 mois plus tard, le Mou reconduit le même 11 de départ, à l’exception près de Carvalho. Benzema est donc en pointe, malgré sa convalescence et les 6 pions enfilés par Higuain entre temps. Est-il donc resté titulaire indiscutable, ou bien Mourinho a-t-il jugé qu’il n’y a pas mieux que l’ex-gone pour crucifier ces anciens partenaires ? Benzema reste en tout cas sur une série de 2 buts sur les 2 dernières rencontres face à l’OL, alors qu’Higuain n’a sûrement pas totalement digéré son invraisemblable raté face à Lloris il y a 2 ans. 

20 minutes chrono. C’est Benzema justement qui met fin prématurément aux éventuelles illusions lyonnaises. Corner, déviation de Ronaldo qui semble viser 40 passes décisives cette année, histoire de rythmer le cours de ces jours par un nouveau défi, et surtout de taire quelques mauvaises langues. Le 11 de Garde avait pourtant bien tenu le choc avant le but, certes diminué par les absences de Lisandro, les petites pépites Gonalons et Grenier, et bien entendu par le départ de Miralem Pjanic. Mais l’OL pouvait – à priori – compter sur le ressuscité Gourcuff, et surtout sur un double rideau défensif bien compact.

Face à une telle solidité derrière, Madrid a du mal. Il est connu de tous que perforer un bloc en place n’est pas le point fort des madrilènes, même avec les feux follets Ronaldo et Di Maria devant.  Après le corner, il a fallu un autre coup de pied arrêté pour embêter sérieusement le bel Hugo. Coup franc rapidement joué vers Benzema qui – pour une fois - ne se pose pas mille questions. Ce ne fût pas du goût de l’arbitre turc de la rencontre : But refusé assorti d’une biscotte à un Alonso qui ne comprend pas.

Première réalisation de Khedira pour le Real
2ème mi temps. Back to the basics. Pousser les Lyonnais à oser. Dévorer les espaces à coup de courses du tandem Ronaldo-Di Maria et des services long courrier de Xabi Alonso. Justement, il a suffit d’une de ces ouvertures lumineuses du basque pour déstabiliser la révélation Koné. Réception propre de Karim qui a vite aperçu Sami. Maghreb United au Bernabeù. Khedira a concrétisé son sursaut d’orgueil lors de cette rencontre, lui qui voit Lassana venir et qui n’est surtout pas sûr de son destin quand Sahin refoulera les herbes espagnoles.

La suite est nettement plus facile pour les madrilènes, et donc plus pénible au Gones. Complètement assommés par ce deuxième but, ils se verront « trahir » par leur atout majeur Lloris, qui n’a pu éviter de dévier le tir excentré d’Özil dans ses propres filets. Sergio Ramos ferme la boutique sur un enchaînement tout en force, histoire de porter le record à 4-0.

Aulas, pas peu fier de sa « start-up », sent le cuir des sièges du Santiago Bernabeù de moins en moins accueillant. A ce rythme, même celui de Gerland ne le sera plus quand Ronaldo & Co viendront chercher leur premier succès en terre gauloise. Fin de la jolie petite histoire ?