Ça n'aura pas suffi... |
Elle est encore dure à avaler la pilule de
samedi soir. Cela fait 6 pilules en une année et quelques unes aussi depuis
2008. Je trouve tout de même que cette dernière est assez
« comestible ». Une année après le cinglant 5-0 au Nou Camp, beaucoup
de choses ont changé.
Le 29 Novembre 2010 à 22h, un monde astral, des
galaxies séparaient les madrilènes de leurs ennemis préférés. Mourinho prenait
en main l’équipe, les victoires s’enchaînent jusqu’à cette nuit pluvieuse où
Madrid est tombé de très haut. Résultat sec, humiliant, terrassant.
Les merengués se sont relevés tant bien que mal,
balbutiant lors des premières rencontres face à Valence et Séville, avant de
reprendre une vitesse de croisière qui les a mené au fameux quadri-classico.
Si, malgré la victoire en finale du coupe du
Roi, le beau monde du foot a jeté tout son dévolu sur la façon par laquelle
Mourinho a abordé les quatre rencontres, ceux là même n’ont rien trouvé à
redire quand, quelques mois plus tard, le Real a pressé haut, marqué et enrayé
la musique catalane. Le temps de deux
rencontres, Madrid a montré qu’elle n’est pas qu’une bande de brutes, n’en
déplaise à ceux qui ont préféré se focaliser sur le tacle de Marcelo et le
doigt de Mourinho.
Comme tous savent, les blancos sont encore plus
forts cette année. Une progression permanente concoctée par quelques
ingrédients de base : La stabilité, tant pour le staff technique que pour
l’effectif, a permis d’ajouter un bon complément de cohésion à ce groupe déjà
soudé par l’épreuve des 18 jours d’avril dernier. Avant ce match, Madrid avait
virtuellement 6 longueurs d’avance sur le Barça : Ecart inédit. Mais on ne
peut pas se laisser leurrer par cette différence de points. La vraie différence se
décide largement pendant les confrontations directes, et non pas dans un
championnat de pauvres où Levante, pourtant vaillant 4ème, touche 12
fois moins de droits TV que les deux protagonistes du classico.
22 secondes après le coup d’envoi, Benzema met
son équipe en tête. Le peuple madridista exulte. En continuité à la double
confrontation d’août, les joueurs sont chauffés à blanc, et ces courageuses
courses dans la zone des barcelonais nous font plaisir. Voir Di Maria aller
intimider Valdés et Piqué dès la première seconde jusqu’à sa sortie du terrain
ne peut que procurer du bonheur après le scénario des dernières rencontres.
L’euphorie passée, l’attente est tournée vers le camp des culés. On attend la
première réaction, le fameux sursaut d’orgueil. Les premières passes sont
hésitantes, Messi ne s’infiltre pas. En face, au lieu d’enfoncer le clou, les
madrilènes paraissent autant choqués par le but que leurs adversaires. A force
d’attaques avortées sur passes ratées ou fautes de débutants, il était écrit
que la confiance devrait vite passer entre les mains de Guardiola. C’est
Cristiano, en ratant invraisemblablement une offrande de Benzema, qui s’occupe
de donner généreusement le témoin à Messi. Coup sur coup, ce dernier lance
Alexis Sanchez qui s’occupera de crucifier le San Iker. Comme Mourinho l’a si
bien signalé en conférence de presse, on a l’impression que le Real a encaissé
des dizaines de buts comme celui-là contre Barcelone. Les habitudes semblent
reprendre petit à petit, mais mine de rien, les joueurs n’ont pas abdiqué. La
seule différence qu’il y avait c’est ce supplément de confiance qu’ont les
catalans face à Madrid depuis l’avènement de Guardiola. Je trouve qu’il s’agit
de l’unique différence entre les deux équipes, mais qui sur un tel match, peut
creuser d’énormes fossés.
Un Iniesta excentré pour un Coentrão déboussolé |
A la reprise, Barcelone essaie de construire le
jeu qu’elle chérit. En face, même en cumulant les maladresses, le fossé a tardé
à se creuser. Lassana Diarra a continué à stopper brillamment les courses de
Messi et Ramos confirme le statut de stoppeur qu’il s’est forgé depuis la
blessure de Carvalho. Ces quelques prouesses ne peuvent masquer les
(non)performances calamiteuses de Ronaldo, canalisant à lui seul une bonne part
du complexe blaugrana, mais surtout celles de Coentrão. Le faux blond, gaucher,
a été placé sur la droite. Il s’est fait donc sans surprise littéralement
chiffonné par un fantastique Iniesta. C’est justement sur une de ses douces courses
qu’il lance Alvès qui lui régale Fabrégas d’un centre bien travaillé. 3-1. Quelques secondes auparavant, Cristiano
manquait de la tête d’égaliser le 2ème but de Xavi. Décidemment en
disgrâce, il continuera à s’enfoncer même avec l’assistance du rentrant Kakà.
Cette défaite, aussi exaspérante soit-elle, ne
doit pas être un motif de désespoir de la cause du Real Madrid. Cette équipe est
une des plus fortes d’Europe, et sans exagération, il s’agit de l’équipe la
plus solide, la plus compacte que Madrid a eue depuis une bonne dizaine
d’années. La Maison Blanche
a cependant un problème de taille : elle doit disputer la suprématie à une
équipe devant laquelle toute l’Europe s’incline, dans tous les sens du terme.
Le football se joue d’abord dans les têtes, et là, Barcelone puise sa force des
2-6 et 5-0. Au soir du samedi, j’ai eu la conviction que cette défaite était
très différente de toutes les autres, que Madrid est bel et bien entrain de
remonter cette pente psychologique. Je trouve aussi que Mourinho est jusqu’au
bout cohérent dans sa démarche. Comme je l’avais obstinément pensé durant ces
derniers mois, le style de jeu adopté pendant les matchs d’avril n’avait pour
but que de gagner des points dans cette dure bataille contre un complexe attisé
au soir du lundi 29 novembre dernier. L’ultra-conservatisme n’avait pas pour
but de pervertir l’identité madrilène comme se sont évertués de constater les
fans barcelonais et autres footeux nés de la dernière pluie. Sans aveuglement, je réitère allégeance à
Mourinho. Et même si les amis catalans vont se marrer, je dis: rendez-vous la prochaine
fois !
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