La pluie n’était pas la seule
raison pour ne pas sortir de chez soi ce samedi. Sur Canal+, ils en ont fait
un grand relais. Il faut dire qu’entre
un match et le suivant, il y avait juste le temps de passer le témoin.
Derby
de Londres (12h45) : Coup d’arrêt pour Arsenal
Les Gunners étaient jusque là habitués à faire des débuts de
championnat bien plus foireux. Après une entame solide et sympathique, c’était
l’heure de se frotter aux voisins de Chelsea. Dans un Emirates ensoleillé, Di
Matteo a choisi d’aligner (presque) tous ses lutins. Mata, Hazard et Oscar s’accaparent le ballon. Dans ce débat d’entrejeu, Wenger perd vite Abou Diaby sur blessure.
Quelques minutes plus tard, Torres glisse le pied devant Koscielny et conclut le
service de Mata sur coup franc. Gervinho parvient à recoller les siens à la
marque avant la pause, mais c’est décidément un jour sans pour Arsenal. Mis en
difficulté par des blues solides mais
très attentistes, ils encaissent le coup de grâce sur un coup franc de Mata
dévié par Koscielny. Le défenseur français pourrait incarner à lui seule la
déroute d’une équipe qui donnait l’impression d’être beaucoup plus solide.
Norwich-Liverpool (14h00): The beginning of the walk
Les Reds commencent la
rencontre avec une malheureuse 17ème place. Brendan Rodgers ne lâche rien de sa
philosophie mais change quelques pièces. Si Sahin a naturellement pris la place de
Shelvey (suspendu), l’italien Borini a été sacrifié au profit du jeune Suso.
Devant, l’inusable Suarez fraye le chemin au sien dès la 2ème minute
en ouvrant le score. Derrière, ça déroule. Il faut dire qu’en Angleterre, peu d’équipes
peuvent se targuer d’avoir un milieu tel que Gerrard-Sahin-Allen. Ce dernier a
été monumental, jouant impérieusement devant sa défense et relançant le plus
proprement possible. Capitain Stevie, libéré des tâches défensives, a pu apporter
sa sainte touche à l’avant-garde. Et que dire de Suarez ? Certainement un
des 5 meilleurs avant-centres au monde ces dernières années. Son deuxième but le confirme :
interception, petit pont, frappe brossée de l’extérieur qui meurt dans le petit
filet gauche du pauvre Ruddy. Il offre le troisième but à Sahin puis se charge de
valider aussitôt son hat-trick d’un amour de frappe enroulée (voir vidéo). Les
Canaris, encore plus loosers que leurs adversaires du jour, parviennent à
marquer deux petits buts. De tièdes ardeurs que Gerrard calmera très vite d’un
tir dévié après une jolie course de Raheem Sterling. Score final 2 à 5. La
hantise de la première victoire dépassée, Rodgers peut enfin travailler en
sérénité.
Manchester
United-Tottenham (17h30) : Premier fait d’armes d’Andre Villas-Boas
Entraîneur malheureux depuis qu’il
a traversé la manche, AVB avait l’occasion de faire son entrée dans l’histoire
des Spurs. Depuis 23 ans, Tottenham n’a jamais gagné à Old Trafford. Sacré
challenge qu’est celui de succéder au vénérable Terry Venables. Pour s’atteler
à la tâche, le « Special two » aligne
Dembélé et Dempsey, le duo de charme qu’il a subtilisé à Fulham. Mais c’est
Vertonghen, transfuge de l’Ajax, qui fait taire Old Trafford après deux petites
minutes. Longue course un peu maladroite, mais une défense mancunienne trop
laxiste qui ne peut que dévier le tir au fond des filets. A l’image de leur
première période à Anfield, les ouailles de Sir Alex sont léthargiques. Batman Bale ne demandait pas plus que
ça. Lancé par Dembélé, il déclenche une course sur le bon vieux Ferdinand et
croise à la perfection son tir. Lindegaard ne peut qu'apprécier la trajectoire. 0-2.
A la reprise, Rooney rejoint
Van Persie aux avant-postes. Wazza est la clé. Ses décrochages avait manqué à
ses coéquipiers, surtout à Scholes avec qui la connexion ne tarde pas à se
rétablir. A la 51ème, il est sur l’aile droite au moment d’adresser
son caviar à Nani. Friedel est battu, mais ce n’est que le début des 2’20’’ les
plus folles de la saison. A la fin du ralenti du but de Nani, Defoe se démène seul comme un
diable et lance Bale qui tire à bout portant. Lindegaard lâche dans les pieds
de Dempsey qui pousse au fond. 1-3. Une douche froide s’abat sur the theater of dreams. Sur la
remise en jeu, les Red Devils ne se
posent pas de question. Le ballon est vite expédié vers Van Persie qui trouve
Kagawa dans la surface. A en couper le souffle. La Premier League tient (si besoin il y a) son
argument. C’est incontestablement le meilleur championnat au monde. Les Spurs devaient tenir pendant 35 minutes. Chose qu’ils ont pu faire
pour offrir à leur coach un petit avant-goût de gloire, en attendant des jours
bien meilleurs.
Juventus-Roma
(19h45) : La Vieille dame impose le respect
Ce fût l’affaire de sept
petites minutes. Pirlo sur coup-franc (11ème), Vidal sur penalty (16ème),
et Matri après un bel enchaînement contrôle-tir (19ème). La sentence
est prononcée : même avec un demi-entraîneur, la Juve est un cran et demi au dessus des autres prétendants au titre. Ce soir
encore, Conte a pu apprécier depuis sa tribune la maîtrise de son équipe. Un
onze à la symétrie parfaite, organisé autour du virtuose Andrea. Le maestro
grille les lignes adverses en dessinant ses envoûtantes trajectoires en cloche
qui trouvaient des Cacéres, De Cigli ou Vucinic comblés. Zeman a dû vite se
taire face à l’adversaire qu’il aime le plus titiller. En jouant la carte Destro à la
place de Totti, le coach tchèque a pu pourtant hériter d’un penalty transformé par Osvaldo (69ème).
Douce illusion. Giovinco remet plus tard les pendules à l’heure en récompensant
la valeureuse course de Barzagli sur le moyenâgeux Taddei. La vecchia signora corrige un concurrent
direct au moment où les deux clubs milanais s’écartent de leur plein gré de la
course. Déjà champions ?
FC
Sevilla-Barça (21h00) : Une remuntada
on ne peut plus sulfureuse
Il y a quinze jours, les
andalous ont joué leur match référence contre Madrid. Ce soir, l’objectif est
de rééditer l’exploit face à l’autre tyran de la Liga. A la mi-temps, le
contrat est rempli. 1-0, sur but de Trochowski, Le même qui avait marqué contre
le Real. La charnière expérimentale (Song-Mascherano) est hésitante et Alves a
la tête aux cieux au moment où l’allemand catapulte Valdès (26ème).
A la reprise, Negredo surprend tout son monde en enfonçant le clou après un
amour de pichenette (48ème). Les sévillans contiennent tant bien que
mal le pressing des culés, jusqu'à ce que Fabregas hérite d’un ballon contré et décroche
une frappe violente (53ème). A 2-1, le Barça coince pourtant.
Fabregas a même jugé avoir besoin de simuler un coup de boule pour faire
expulser le chilien Medel. A l’approche de la 90ème minute,
Alcantara (entré en jeu à la place de Busquets) rôde le ballon du bras avant de
le remettre à Messi. Tout le stade lève le bras au moment où Messi trouve un
Cesc effrayant en maîtrise. M. Lahoz valide le but et expulse Michel (l’entraîneur
sévillan) dans la foulée. Le panneau lumineux du quatrième arbitre affiche cinq
minutes supplémentaires, alors qu’il en faut bien moins au Barça pour assommer
une Séville abattue. Il en a fallu finalement trois avant que Messi, passeur de
la soirée, ne trouve Villa. Boum ! Réconciliation, remontée et 11 points
(virtuellement 8) devant le Real à une semaine du –déjà- troisième clasico de
la saison.