9.4.12

Valence, épine dans la gorge madrilène.. La dernière?


Dimanche soir, c’était l’heure au dessert au Bernabeù. La veille, Barcelone n’a pas raté un de ces quelques déplacements qui pouvaient avoir l’air quelque part inquiétants. De son côté, Madrid devrait reconquérir ses 6 points d’avance contre Valence, une équipe qui pointe à 30 points derrière. En France, ça aurait fait un Montpellier (1er) – Brest (15ème), ou encore un Juventus (1er) – Parme (16ème) de l’autre côté des Alpes. Mais décidemment, critiquer le fossé abyssal de la Liga n’est plus à la mode depuis cette double confrontation Bilbao-Man U. Maintenant, l’heure est aux louanges d’une Espagne qui place 5 équipes sur les 8 demi-finalistes des coupes européennes. Si l’on peut certainement constater un nivellement par le haut des deux mastodontes, il n’en reste pas moins vrai que les disparités restent toujours criantes : le duo Barça-Real continue de s’accaparer la moitié des droits TV de la Liga, laissant des miettes aux quelques 18 autres équipes.

D’emblée, le Real met en place ce rythme fou qui l’a tant aidé par le passé à réduire de tels chocs en banales formalités. Qu’auraient été la destinée du match si le tir de Ronaldo avait croisé un poteau rentrant ? Cette occasion fût un tournant, mais loin d’être la seule. En face, Tino Costa étouffe Xabi Alonso au moment où Feghouli brouille sérieusement la connexion Marcelo-Cristiano. Valence passe le cap des 20 premières minutes au Bernabeù et entrevoit autre chose qu’une défense corps et âme devant Guaita.

Si Piatti et Aduriz n’ont pas trop pesé devant, le danger était plutôt situé du côté de l’entre-jeu levantin. En effet, Emery semble avoir surmonté l’indisponibilité d’Ever Banega en alignant un trio Tino Costa-Feghouli-Parejo alternant brillamment défense et attaque, à l’image de ce tir de l’ancien montpelliérain face auquel Casillas n’a pu que remercier la clémence de sa lucarne. Le public du Santiago est devant un des plus beaux spectacles de la saison, sans pour autant pouvoir s’en réjouir. Di Maria, appelé à la rescousse à la mi-temps, enchaîne tirs et passes lumineuses sans que cela puisse tromper la vigilance d’un Guaita en état de grâce.

En cinq matchs, le Real aurait donc perdu 6 points, dont 4 à domicile. Autre fait marquant : cela faisait une année que les merengues marquent à chacune des réceptions au Bernabeù en championnat, précisément depuis ce 2 Avril où Mourinho concède la première défaite (0-1) à domicile de sa carrière contre Gijon.

L’étau se resserre à Cha Martin au moment où la Liga semble s’éterniser pour les madrilènes. A 4 points, Mourinho a encore son destin entre ses mains, encore faudra-t-il savoir si ce serait toujours le cas après le péril que lui prépare Cholo Simeone du côté de Manzanares. Ce qui est sûr, c’est que parmi tous les affronts que les madridistas devraient supporter en ces temps de suprématie catalane, se voir subtiliser la remuntada - marque de fabrique madrilène – serait des plus durs à avaler.


7.4.12

L'autre pensée unique..

Au lendemain du match aller Milan-Barça, j’écoutais comme chaque début de journée les petites chamaillades de Mars Attack,  la matinale de Lino Bacco sur Radio Mars. Le sujet du jour était bien entendu le match nul de la veille. Tandis que Lino louait la bienveillance des rossoneri, j’ai entendu la douce voix d’Amine Rahmouni développer une pensée qui n’a jamais cessé de me titiller. En somme, M. Rahmouni se désole de la prestation milanaise face aux catalans, rasassant que c’est le grand Milan et qu’il ne devrait pas se permettre d’aborder cette rencontre avec une telle réserve.

Cette phrase m’a rappelé ce que me disait mon ami Salah, pour qui la série des 4 classicos d’il y a quelque mois – avec comme point d’orgue la victoire en coupe du Roi – était un irrémédiable point noir dans la glorieuse et belle histoire du Real Madrid. Rappel des faits : les merengues s’étaient sauvagement acculés en défense. Mourinho a fait monter son Pepe d’un cran pour éliminer à la source le danger Messi. Le grand Real a vendu son âme à des diables lusitaniens essuyant leurs crampons sur les chevilles dorées de la Catalogne. Voici grosso-modo ce que retiennent les fans du Barça et in extenso une bonne partie du peuple du foot. Il faut croire par la suite que ce beau monde se tord de douleur de voir le Real jouer à contre-nature, réduisant en cendres la maestria bâtie pendant de longues décennies.

A mon sens, au lieu et en place de cette fausse compassion, les mordus de cette équipe catalane (et Dieu sait combien de raisons ils ont de l’être) doivent plutôt se réjouir de cet ascendant psychologique qu’a fini par avoir l’équipe de Guardiola par rapport à l’Europe du football et Madrid en tête. Après, il n’y a pas que la possession (pas toujours verticale) du ballon comme conception de football. On peut comprendre que l’on aime le jeu en transitions folles de Madrid, le festival de transversales du côté d’Old Trafford ou même le bus de l’Inter. Une chose est sûre, la pensée unique c’est dangereux, et ce n’est pas au football que cela fera exception.