Dimanche
soir, c’était l’heure au dessert au Bernabeù. La veille,
Barcelone n’a pas raté un de ces quelques déplacements qui
pouvaient avoir l’air quelque part inquiétants. De son côté,
Madrid devrait reconquérir ses 6 points d’avance contre Valence,
une équipe qui pointe à 30 points derrière. En France, ça aurait
fait un Montpellier (1er) – Brest (15ème),
ou encore un Juventus (1er) – Parme (16ème)
de l’autre côté des Alpes. Mais décidemment, critiquer le fossé
abyssal de la Liga n’est plus à la mode depuis cette double
confrontation Bilbao-Man U. Maintenant, l’heure est aux louanges
d’une Espagne qui place 5 équipes sur les 8 demi-finalistes des
coupes européennes. Si l’on peut certainement constater un
nivellement par le haut des deux mastodontes, il n’en reste pas
moins vrai que les disparités restent toujours criantes : le
duo Barça-Real continue de s’accaparer la moitié des droits TV de
la Liga, laissant des miettes aux quelques 18 autres équipes.
D’emblée,
le Real met en place ce rythme fou qui l’a tant aidé par le passé
à réduire de tels chocs en banales formalités. Qu’auraient été
la destinée du match si le tir de Ronaldo avait croisé un poteau
rentrant ? Cette occasion fût un tournant, mais loin d’être
la seule. En face, Tino Costa étouffe Xabi Alonso au moment où
Feghouli brouille sérieusement la connexion Marcelo-Cristiano.
Valence passe le cap des 20 premières minutes au Bernabeù et
entrevoit autre chose qu’une défense corps et âme devant Guaita.
Si
Piatti et Aduriz n’ont pas trop pesé devant, le danger était
plutôt situé du côté de l’entre-jeu levantin. En effet, Emery
semble avoir surmonté l’indisponibilité d’Ever Banega en
alignant un trio Tino Costa-Feghouli-Parejo alternant brillamment
défense et attaque, à l’image de ce tir de l’ancien
montpelliérain face auquel Casillas n’a pu que remercier la
clémence de sa lucarne. Le public du Santiago est devant un des plus
beaux spectacles de la saison, sans pour autant pouvoir s’en
réjouir. Di Maria, appelé à la rescousse à la mi-temps, enchaîne
tirs et passes lumineuses sans que cela puisse tromper la vigilance
d’un Guaita en état de grâce.
En
cinq matchs, le Real aurait donc perdu 6 points, dont 4 à domicile.
Autre fait marquant : cela faisait une année que les merengues
marquent à chacune des réceptions au Bernabeù en championnat,
précisément depuis ce 2 Avril où Mourinho concède la première défaite
(0-1) à domicile de sa carrière contre Gijon.
L’étau
se resserre à Cha Martin au moment où la Liga semble
s’éterniser pour les madrilènes. A 4 points, Mourinho a encore
son destin entre ses mains, encore faudra-t-il savoir si ce serait
toujours le cas après le péril que lui prépare Cholo Simeone du
côté de Manzanares. Ce qui est sûr, c’est que parmi tous
les affronts que les madridistas devraient supporter en ces temps de
suprématie catalane, se voir subtiliser la remuntada -
marque de fabrique madrilène – serait des plus durs à avaler.