Il y a de ces dimanches dont
seule la Premier League détient le secret. Deux affiches, et pas des moindres.
Liverpool qui reçoit United et Arsenal qui se déplace à l’Etihad Stadium pour
affronter Manchester City.
Liverpool
– Man U : Gros bain d’émotions et de désillusions
C’est tout simplement le derby
de l’Angleterre. Ajoutons à cela que c’est le premier match à domicile de
Liverpool après le dénouement de l’affaire Hillsborough. Brendan Rodgers, en
quête d’une première victoire en cinq matchs, aligne la même équipe des quatre
premières journées. Notamment les quatre nouveaux lieutenants du
nord-irlandais : Sterling et Borini derrière Suarez, Allen et Shelvey
autour de Gerrard.
La première mi-temps est à sens
unique. Les Reds ne laissent que des
miettes aux mancuniens et quadrillent parfaitement la pelouse d’Anfield Road. L’ex-entraîneur
de Swanselona* est fier de ses
ouailles, même si ces derniers n’arrivent pas à inquiéter outre-mesure
Lindegaard, le portier danois de Manchester. A la 39ème, la tête brulée
de Jonjo Shelvey choisit de mettre un coup d’arrêt à cette belle
dynamique : un tacle en retard, à deux pieds décollés, sur Evans et une
logique expulsion. A la reprise, Rodgers sort la carte Suso. Le jeune espagnol
(18 ans), met le feu d’emblée et provoque un cafouillage dans la défense des Red devils. Le ballon choisit d’atterrir
sur les pieds de Gerrard qui l’expédie sans plus tard dans les filets.
Malheureusement pour Liverpool,
il était écrit que ce baroud d’honneur soit vain. En supériorité numérique,
United confisque le ballon et envoie enfin ses latéraux en terre ennemie. Sur
une des premières montées de Rafael, le brésilien a assez d’espace pour doser
sa frappe enroulée qui meurt au petit filet droit de Reina. Cherchant
courageusement le but de la victoire, les copains à Suarez savaient qu’ils
risquaient la défaite. Et l’inéluctable survint. Contre foudroyant de Valencia
et défense très approximative des Reds à bout de souffle. A peine effleuré, l’Equatorien
chute dans la surface et offre le pénalty à Robin Van Persie. 1-2. United
n’avait pas gagné depuis 2007 à Anfield, et ne méritaient surtout pas de gagner
aujourd’hui.
L’homme :
Gerrard,
indiscutablement. Le capitaine-courage de Liverpool était le seul à faire le look-forward dans le jeu souvent latéral
instauré par Rodgers. Sûrement galvanisé par la portée des évènements (Stevie
G. avait perdu un cousin lors du drame d’Hillsborough), il a su ponctué sa
prestation d’un but malheureusement insuffisant.
Le
frisson : Le même à chaque retentissement du You’ll never walk alone, avant chaque
match à domicile de Liverpool. Mais celui-là était particulier. En l’occurrence
le premier après la révélation de la vérité concernant le drame d’Hillsborough.
La semaine dernière, l’enquête a disculpé les 96 fans de Liverpool de leur
supposée responsabilité dans le drame meurtrier de 1989. Les familles des
victimes, ainsi que tous les supporters, avait souffert pendant 23 ans de cette
double peine : la mort et l’injustice. Avant de tourner la page, un
hommage vibrant aux âmes des fameux ninety-six.
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