7.11.11

J'ai regardé.. Malaga-Madrid!



16 Mai 2010. Dernière journée du championnat d’Espagne. Il a encore fallu faire le tour des cafés pour espérer trouver un point de chute pour un madridista souhaitant regarder le match de son équipe, alors que simultanément le Barça s’apprêtait à fêter son 20ème titre au Camp Nou.  Madrid devait espérer une (trop) improbable chute des catalans face à Valladolid alors qu’en face, Malaga jouait le maintien. Devant une Rosalleda anxieuse, Van der Vaart et Ronaldo jouaient tels des joueurs profondément déprimés peuvent le faire. Fade match nul. Puyol soulève une énième coupe et Fernando Sanz, ex-joueur de Madrid et jeune président de l’équipe andalouse, chiale de bonheur dans les bras de Florentino Perez. 

Fernando Sanz, dans ses dernières heures
Quelques mois plus tard. Le jeune Sanz doit céder les clés de la boutique aux Qataris. L’une des équipes les plus « sympathiques » de la Liga devrait donc se muer en un virulent taureau. Les cheikhs, qui ne sont pas venus en Espagne pour se disputer les miettes laissées par les deux ogres, ont progressivement bâti une équipe qui a de la gueule : Cazorla, Joaquin, Baptista, Van Nistelrooy, Demichelis, Mathijsen, Toulalan mais aussi un certain Rodallega.  Pour mener ce beau monde, les gentils marchands de sable ont embauché un Pelligrini certainement revanchard depuis son évincement express du bord de la maison blanche.

Sur la lignée de la saison dernière, Les joueurs de Malaga ont montré qu’ils étaient capables du meilleur comme du pire (4 victoires, 1 nul et une large défaite 3-0 contre l’équipe surprise Levante). Le match de Madrid constitue alors un tournant stratégique pour les instances dirigeantes andalouses, qui mesureraient ainsi leur avancement par rapport à leurs « vrais » vis-à-vis.

Pelligrini ne pouvait pas aligner son meilleur onze pour cette rencontre, avec l’indisponibilité de Baptista et Van Nistelrooy. En face, Mourinho semble en phase de changer de stratégie pour cette deuxième saison sur le banc madrilène : alors qu’il comptait sur un 11 inamovible la saison dernière, le plus spécial des gueshs se permet cette année de changer sensiblement de dispositif d’un match à l’autre. Higuain et Benzema se partagent les minutes en pointe de l’attaque, et ce au moment où Kakà est venu s’immiscer entre Di Maria et Özil, permettant au Real de changer de visage en l’espace d’un changement : De la perforation et du pressing haut avec Angel, de la clairvoyance chez Mesüt et puis viennent s’ajouter les accélérations divines du revenant Ricardo.

Le match commence avec un pressing assez haut des andalous. Et comme chacun le sait, une équipe joueuse, c’est du pain béni pour ce Madrid. Pelligrini ne sait en tout cas jouer autrement, et voit donc ces anciens protégés dévorer les espaces laissés par Toulalan et compagnie. L’ex-lyonnais n’a pas pu faire mieux que ses anciens coéquipiers en milieu de semaine. Il semble dépassé par les évènements et manque de peu de provoquer un penalty sur un petit contact avec Ronaldo. Quelques secondes plus tard, Khedira est sensiblement en retard en stoppant la pénétration en surface de Joaquin. L’arbitre n’y voit également qu’une piètre simulation. Il aurait suffit de cette docile alerte pour lancer définitivement la machine infernale des merengues.

Ronaldo renoue avec les filets
Enormément d’espace pour ce Madrid qui s’était « heurté » à une défense plutôt compacte en début du match du mercredi. Ronaldo et Di Maria s’en frottent les mains. Ce dernier distille une merveille de passe à Higuain qui prenait de vitesse une défense hésitante. 1-0. Les merengués jouent très haut, à l’image de Khedira qui confirme les velléités offensives qu’il avait montrées contre Lyon. Kakà joue à la perfection son rôle de métronome dans l’entrejeu. Il était justement à l’origine de l’action menant au 2ème but : sublime passe aérienne à la direction de Di Maria, qui réplique par un centre suffisamment dosé pour trouver un Ronaldo démarqué. Cristiano, qui s’était démarqué ces dernières semaines par un altruisme remarquable, revient à ses premiers amours. Doux crochets. Demichelis dans le vent. Ballon croisé vers les petits filets gauches. La suite est connue de tous. Ronaldo avait inscrit son plus rapide hat-trick (en 10 minutes) l’année dernière au Sanchez Pizjuan. Il lui aura fallu un petit quart d’heure pour finir d’assommer les poulains de Pelligrini. Un spectaculaire kung-fu-goal a donc permis au portugais de rejoindre Messi en tête des buteurs de la Liga.

Le clan lusophone dans ses oeuvres
Le match est largement plié. En deuxième mi-temps, les madrilènes veulent nous faire croire – peut-être aussi à leur entraîneur – qu’ils sont toujours aussi concentrés sur leur sujet. Malaga commence son bonhomme de match avec 1 heure de retard. Jolis enchaînements tout en vitesse, débordements de Cazorla, Joaquin qui trouve la barre transversale sur coup franc, Seba qui voit son tir s’écraser sur le poteau droit de Casillas… Mourinho est fou de rage. Il sait toutefois que si ses joueurs n’avait pas tué le match,  le scénario de Levante aurait été largement envisageable.

La soirée tourne à la perfection quand, deux heures plus tard, Messi rate (oui !) un pénalty à la 94ème minute face à un Varas héroïque. Séville avait cumulé jusque là une série noire au Camp Nou, mais le bunker mis en place par Marcelino s’est avéré infranchissable malgré les 77% (ordinaires) de possession chez les catalans. Madrid est devant. Avec 18 points sur 24 possibles, on se permet de juger « poussifs » les débuts des culés. En pôle position, ni l’un ni l’autre, c’est plutôt Levante qui a pris d’assaut un Madrigal qui ne reconnaît plus son sous-marin. Mais ça, c’est une autre histoire…      

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