7.11.11

J'ai regardé.. Man U-Man City


48 heures plus tard, je n’arrive toujours pas à croire que le derby mancunien a pu avoir une telle issue. Jusque là, le plus beau derby de Manchester, je l’avais vu sous la couette le 20 septembre 2009. Owen avait marqué de son empreinte un 4-3 historique. Qu’ils soient beaux, intenses ou ennuyeux, ces clashs finissaient sur les mêmes images : celles des Citizens dépités de voir des rouges arrivant toujours à prendre les devants, donnant ainsi l’impression qu’ils ont définitivement une classe au dessus.

Dernier exemple en date : la dernière édition de la Charity Shield. Manchester City menait à deux longueurs à la mi-temps. En face, Sir Alex alignait un De Gea toujours fébrile, le tout jeune Cleverley et un Welbeck qu’on dit enfin aguerri. Au sifflet final, c’est pourtant Vidic qui brandit la coupe. Sur le dernier contre de la partie, Nani a profité d’une bourde de Kompany pour asséner le coup de massue fatal à une City qui s’était vite fait rejoindre au score. Fergie est juste satisfait, Nani se marre. On réagit comme après un come-back face à un audacieux Norwich. Ils n’imaginaient pas ce qui les attendait.

Avant le coup d’envoi de ce 170ème derby, c’est Manchester City qui est en tête, à deux longueurs d’avance de leur adversaire du jour. Malgré le début de championnat tonitruant des Sky Blues, c’est bien vers les Red Devils que sont dirigés projecteurs et concerts de louanges. Une nouvelle génération qui émerge, un déconcertant 3-0 contre Tottenham, un 3-1 solide face à un Chelsea plus joueur que jamais, et surtout le séisme de magnitude 8 face aux mignons baby gunners. L’épicentre est toujours le même : Old Trafford, le même sur lequel se jouera le premier derby de la saison, et tant mieux. 

Mancini ne déroge pas à ses habitudes ‘conservatives’, alignant pour ce match une équipe nettement moins fringante que celle qui s’était baladée au White Hart Lane quelques semaines plus tôt. Nasri et Dzeko sur le banc, ce seront Touré, Milner et Barry qui s’occuperont de museler l’entrejeu. Devant, Agüero est associé – un peu à la surprise générale -  à Balotelli. Du côté de United, les pions s’entre-changent sans que cela se fasse ressentir.

C'est mignon!
Le début des hostilités est conforme aux attentes : des Citizens bien cantonnés derrière, regardant le duo Fletcher-Anderson s’amuser à poser le jeu. Passées les premières sirènes, Silva et Milner tentent une incursion qui semblait plutôt laborieuse. Faux semblant. Le génie espagnol commence une action conclue par un limpide plat du pied de Balotelli. Le controversé italien, exceptionnellement sobre, brandit le message « Why always me ? ». Traînant derrière lui une image d’incurable bad-boy, il était encore moqué la veille du match pour avoir provoqué un incendie dans son propre domicile. Comme un symbole, Super Mario a montré qu’il était aussi capable de mettre le feu dans celui des voisins. Et pas n’importe lesquels.

Les Red Devils ne sont pas assommés pour autant. Des buts contre le cours du jeu, ils en ont déjà encaissé par le passé sans que cela puisse empêcher d’heureux aboutissements. La première période s’achève sur une aussi cinglante qu’inutile possession de balle : 68% et pas la moindre occasion franche.  Au retour des vestiaires, Ferguson ne change rien à un dispositif qu’il juge capable de revenir au score. Une donne qui va tout de suite changer, entraînant derrière ce qui va être le pire souvenir de la vie de tout supporter mancunien. Johnny Evans est le dernier défenseur lorsqu’il accroche Balotelli à l’approche de la surface. Sanction suprême. A knock on the Hell’s door.

Doucement, la tendance est inversée. Ce sont plutôt les Reds qui courent derrière le gonfle. La surface mancunienne est largement plus prenable. Milner distille un centre appuyé à Balotelli qui ne s’est pas fait prier. 0-2 au score et 67% de possession pour les Citizens. Etourdissante deuxième période.

Tout simplement!
Sir Alex réagit comme il peut avec les rentrées de Phil Jones et Chicharito, sans que cela puisse débrayer la machine en face. Telle une boule de neige dans une pente à 45%, Mancini et ses protégés exorcisaient leurs démons, leurs humiliantes défaites, leur réputation d’éternels losers de la ville, et surtout l’arrogance d’un Man U qui se pensait imprenable. La frappe enroulée de Fletcher est bien belle, elle reste toutefois anecdotique face au démarquage d’Agüero, au doublé servi sang-froid de Dzeko, mais surtout face à ce virtuose qu’est Silva. 1-6. Choc thermique ? Choc frontal ? Inqualifiable choc que ce fût celui de voir Old Trafford vide au moment des derniers poignards. Inqualifiable aussi celui d’assister à une si brutale destitution du trône de Manchester.  Comment envisager un passage de témoin alors que Manchester était jusque là acclamée comme meilleur cru du Royaume ? Réponse définitive, le 28/04/2012 à l’Etihad Stadium. Can’t wait ! 

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